Faut bien payer son loyer
Militons pour un revenu universel #2
Tu connais la fille qui a une idée fixe ? Voilà, le monde part en cacahuète et ça travaille, travaille, travaille sous mes cheveux qui grisonnent, grisonnent, grisonnent. Ce qui m’amène à vous écrire, aujourd’hui, c’est ce p***** de loyer…
Car hier encore, je discutai avec une gentille quadragénaire. Un peu paumée, comme beaucoup d’entre nous. Elle a fait une école de commerce, été cheffe de produit marketing pour des marques dont l’absence de valeurs lui pesait. Elle a eu deux enfants, fait un break, déménagé de Paris. Enfin…
… et vous connaissez toutes et tous la suite : elle cherche un job qui a du sens. Elle ne se sent pas d’être indépendante. Mais elle ne veut pas y retourner. Elle ne veut plus contribuer à ça. Oui, mais…
Il y a ce p***** de loyer
Combien de fois ai-je eu cette conversation ? Des dizaines ? Non, clairement, des centaines de fois. Il faut dire, on en croise beaucoup à la Cordée, de ces adorables paumé·e·s. Chaque recrutement, en particulier, est l’occasion d’en croiser beaucoup. À chaque fois, mon coeur balance entre gratitude, espoir, et déprime : dans la centaine de candidatures, 90% partagent le même discours “Acceptez-moi et permettez-moi, enfin, de conjuguer travail et sens !”
- Gratitude : En effet, ce que l’on fait a du sens.
- Espoir : Tellement de gens veulent donner, l’humanité n’est pas perdue.
- Déprime : Où sont ces emplois ? Nous n’en avons qu’un à proposer…
Le fait est qu’il y a aujourd’hui beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de bonnes volontés qu’il n’y a d’emplois qui leur font honneur.
Alors nous continuons à alimenter la machine, malgré nous, plutôt que la transition…
- J’aimerais bien travailler pour une association / ONG, mais…
- J’aimerais trouver un travail qui a du sens, mais…
- J’aimerais consacrer du temps à mes enfants, mais…
- J’aimerais m’investir localement, mais…
- J’aimerais m’occuper de mes aïeux, mais…
- J’aimerais cultiver mon potager, travailler mon autonomie, mais…
- J’aimerais me reconvertir et me former, mais…
- J’aimerais cuisiner plus et manger mieux, mais…
- J’aimerais prendre le temps de changer ma façon de consommer, mais…
- J’aimerais militer, me rebeller, m’engager, mais…
- J’aimerais voyager à un rythme respectant la planète et ses habitants, mais…
- J’aurais voulu être un artiste, mais…
#FautBienPayerSonLoyer
Pas le choix, ta vie doit être rentable. Le temps, c’est de l’argent. Travailler 2h de plus par jour et se faire livrer un UberEats, c’est rentable. Travailler jusqu’à 19 ou 20h et faire garder tes enfants, c’est rentable. Gagner une heure de transport ou de boulot en se faisant livrer ses courses du supermarché, c’est rentable.
Mais rentable pour qui ? Pas pour la planète, ça c’est sûr. Pas pour la société, disloquée et inégalitaire. Pour l’individu, alors ? Après tout, on nous vend du confort, du luxe. Mais ce faux confort et ce faux luxe, moi je n’y crois plus… Pour UberEats alors ? Oui.
Faisons-le sauter
Non, il ne s’agit pas de mettre le feu à ton immeuble !
Il s’agit de garantir un revenu minimum sans contrepartie, couvrant les besoins primaires d’une personne vivant en France. Un revenu universel, de base. 1000€ par adulte. Assez pour vivre chichement pour qui veut, assez pour pouvoir répondre aux aléas de la vie, pour rebondir, et rebondir encore, assez peu pour avoir envie de plus, mais mieux.
Ou alors, un héritage universel. Je te suis, Thomas.
Oui, il est finançable. Plein d’études le montrent. Des économistes le prouvent. Cela n’arrange que le capitalisme que de faire croire que non. Ne vous faites pas son porte-parole.
Non, car vous valez mieux que ça. Nous valons mieux que ça. Au minimum, 1000€ par mois.
Pour aller plus loin :