Je ne fais pas du vélo pour être écolo
Par contre, j’aimerais connaître la part de cyclistes non écolo...
Je fais du vélo parce que c’est plus rapide. Même en respectant tout le code de la route (si si !).
Je fais du vélo parce qu’en vélo je maîtrise totalement mon temps de trajet. Mon seul vrai risque est de dérailler, mais je serai à nouveau en selle en moins de 3 mn.
Je fais du vélo parce que je préfère respirer l’air extérieur. Même si occasionnellement je me prends quelques pots d’échappement, l’air extérieur est toujours plus sain que l’air confiné, et l’utilisation des pistes cyclables limite cette nuisance.
Je fais du vélo parce que c’est au moins ça comme activité physique. Même si je ne trouve pas le temps d’aller courir, d’organiser un squash ou de faire une rando, au moins je fais du vélo.
Je fais du vélo parce que c’est bien plus économique. Mon vélo m’a coûté 100€ il y a 4 ans. J’avais revendu le précédent 50€ pour l’acheter. J’ai payé une fois 50€ pour en faire l’entretien, et quelques rares dizaines d’euros par-ci par-là pour changer un pneu, une chambre à air…
Je fais du vélo parce que je ne supporte pas le trafic. Coincée dans un embouteillage, je ronge mon frein et je me sens dépérir.
Je fais du vélo parce que s’il y a une chose que je supporte encore moins que le trafic, c’est de passer du temps à chercher une place pour me garer en ville (notons que le 6° arrondissement lyonnais est le seul où il est plus simple de trouver à se garer en voiture qu’à vélo…).
Je fais du vélo pour appartenir. Parce qu’à vélo j’échange facilement mots, regards et sourires avec mes compagnons cyclistes et piétons (également avec les motorisés, mais rarement les mêmes regards).
Par contre, parce que je fais du vélo…
Par contre, parce que je fais du vélo, je vis la politique du tout-voiture comme une injustice : sa prépondérance dans les infrastructures de la ville, et un truc tout bête, les feux tricolores calés sur leur vitesse, obligeant piétons et cyclistes à se plier au trafic motorisé.
Parce que je fais du vélo, je regarde le soutien à cette industrie polluante, et l’absence de ce même type de mesures pour l’industrie du vélo, ou du rail, d’un œil torve.
Parce que je fais du vélo, je prends encore plus conscience du caractère mensonger des messages publicitaire, et notamment de ceux de l’industrie automobile, dont le message-type est : “en achetant ce véhicule, suis ton propre chemin !”. Ne serait-il pas plus approprié pour les cyclistes ?
Parce que je fais du vélo, je milite pour des transports en commun adaptés : bus, tram, métro… et trains ! Tous les trains ! Plus de trains !
Parce que je fais du vélo, je rêve d’arrêter de me mettre en apnée à chaque passage au vert, pour échapper aux échappements (sic). Et les fréquents pics de pollution me mettent les nerfs en pelote !
Parce que je fais du vélo, l’omniprésence du béton dans ma ville qui chaque année surchauffe me prend au corps, et au cœur.
Parce que je fais du vélo, je me sens un peu rebelle. Anti-système. Hacker de la ville. Hacker du capitalisme.
Bref, je ne fais pas du vélo parce que je suis écolo. Mais je le suis parce que je fais du vélo. Allez, rejoins le côté sombre. Enfourche ta bicyclette !
Pour aller plus loin sur le vélo comme outil progressiste, voici un excellent article de Libération ‘Pourquoi les flics new-yorkais n’aiment-ils pas les cyclistes ?’, ou mieux encore sa source d’inspiration (anglophone), l’article de The New Yorker ‘The bicycle as a vehicle of protest’.